– Vous avez changé.
– Oui, pour faire vite, c’est lié au fait qu’aujourd’hui je n’aime plus autant lire Kafka et que je lui préfère Robert Walser. Ce monde grotesque et d’un seul tenant, ce monde disons triste et dépressif de Kafka, il ne me correspond plus. Cette monomanie s’est complètement défaite en moi, je ne suis plus capable de la comprendre. Je me suis considérablement éloigné de ces écrivains monomaniaques comme Céline, Kafka ou Bernhard. Pour moi il est important qu’il existe un désir de vivre, pas simplement proclamé, mais précis, et je le ressens parfois, et ce désir j’aimerais le formuler.
Peter Handke, entretien avec André Müller, octobre 1972.