Assis sur un canapé, les pieds posés sur une table basse et les jambes allongées – Maurice Nadeau lisant un passage du Journal de Kafka : « Tout peut être dit, toutes les idées, si insolites soient-elles, sont attendues par un grand feu dans lequel elles s’anéantissent et renaissent. Comment tout devint bleu devant ma fenêtre. Une voiture passa. Deux hommes marchèrent sur le pont. A deux heures, je regardai ma montre pour la dernière fois. »
Fenêtre derrière lui donnant sur un jardin.
Kafka vient de passer la nuit à écrire Le Verdict, et c’est ce récit qui va m’occuper dans les prochains mois parce qu’il a été écrit dans le sixième carnet du Journal, que je vais commencer à traduire.
(Cette bizarrerie de traduire le Journal de Kafka au passé simple en français – comme c’est le cas ici dans la traduction de Marthe Robert, mais dans d’autres traductions aussi -, comme si le Journal de Kafka était un récit – je le traduis quant à moi au passé composé : « Une voiture est passée » – « J’ai regardé ma montre » – temps du passé qu’on emploie naturellement quand on écrit son journal.)