La seule image télévisée des derniers mois qui m’ait fait un peu rêver du « monde d’après » : celle, à la fin des deux mois de confinement, de l’esplanade des Invalides à Paris – l’herbe si haute qu’on aurait dit un pré.
MJ – doux sourire aux lèvres : regarde la sauterelle vert tendre posée sur le dos de sa main – tous les deux immobiles. Avais-je le même sourire quand, il y a quelques jours, un bébête l’argent (après un atterrissage bruyant et périlleux) se promenait sur ma main en remuant tranquillement ses mandibules noires ? Oui, je crois.
Le bulbul orphée ce matin: se pose sur le bord d’une terrasse ensoleillée en haut d’un immeuble – semble inspecter son territoire : écoute les autres oiseaux dans les feuillages plus bas, penche la tête, émet un chant bref, attend une réponse, écoute-regarde, écoute-regarde en bougeant nerveusement le torse – ses plumes tremblent un peu au vent.
(Les moments d’immobilité heureuse – les moments d’enfance ?)