Sur la route, au niveau de Saint Laurent (!), tintement du portable. Un mail : « Je suis ta cousine S, je viens t’annoncer la mort de mon père ». Dans cette phrase, l’expression « je viens t’annoncer » m’a plongé dans une profonde rêverie dont je ne suis pas sorti depuis.
Le gardien du cimetière était une commère qui vous racontait comment celui-ci (il indiquait une tombe à côté) s’était suicidé en se tirant une balle dans le coeur au volant de sa voiture (« Il ne risquait pas de se louper »), ou comment celle-là s’était noyée dans un étang proche (« Elle était déjà pleine de vers avant qu’on l’enterre ! »). Il tirait tellement de plaisir de ses commérages morbides qu’il ne demandait nulle autre rétribution que votre sourire complice.