Relecture de Mort d’un jardinier de Lucien Suel : quand le narrateur évoque les limaces de son potager qu’il « assassine » (c’est le mot qu’il emploie), je me souviens de Luise A. penchée sur ses plants de légumes dans son jardin à Tübingen prenant ses limaces à elle entre le pouce et l’index et les tranchant en deux d’une brève pression sur la lame de son couteau avant de jeter les morceaux dans l’herbe un peu plus loin – tout en continuant à bavarder avec moi comme si de rien n’était.
Le jardin de Luise A., veuve et retraitée : à l’extérieur de la ville, après la Westbahnhof (la gare de l’ouest, juste un quai), j’y allais à vélo, elle y était toujours dès qu’il faisait beau au printemps, « im Gärtle » comme elle disait en souabe.
Elle est morte en février de l’an passé, et c’est peut-être pour la retrouver un peu que je relis le beau récit Mort d’un jardinier.
Sa silhouette massive, son visage souriant et généreux au milieu des arbres et des fleurs – c’est l’image d’elle qui me restera.
Merci pour la relecture. J’aurais aimé rencontrer Luise A.
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