Je me lève avant l’aube – ouvre la porte-fenêtre – léger pépiement d’un oiseau dans l’obscurité.
Le hameau : la bergerie – l’ancien presbytère – l’ancienne école (une année du milieu du dix-neuvième siècle gravée dans la pierre au-dessus de la porte de l’unique salle de classe au rez-de-chaussée) – le petit cimetière aux croix si vieilles qu’on ne pouvait y lire aucune date ni aucun nom – le muret effondré – la chapelle abandonnée – tout autour le plateau.
Ces journées où je me réveillais avant l’aube, couché si tôt dans ce lieu sans électricité que c’était naturel – la chambre où je dormais dans l’ancienne école donnait sur le cimetière – il pleuvait beaucoup ce printemps-là – pas un bruit dans la bergerie à l’entrée du hameau – un moment de lecture à la table dans la pièce du bas avant d’aller travailler – un petit tour à la doline derrière la maison quand il cessait de pleuvoir – les premières orchidées sauvages que je veillais à ne pas cueillir et à simplement admirer (Saint Martin du Larzac, années 92-93).