Des bouts de conversation continuaient à résonner en lui, parfois à cause d’un simple mot, comme ce « lebensmüde » qu’avait prononcé Ahmed l’Algérien un soir où il l’avait retrouvé par hasard dans ce café de Tübingen, juste devant l’entrée de la petite salle de cinéma à côté : « Ich bin müde… ich bin lebensmüde » (« Je suis fatigué… je suis fatigué de vivre« ).
En prononçant ce mot, un étrange sourire était apparu sur son visage. N’était-ce pas plutôt cet étrange sourire illuminant tout à coup le visage d’Ahmed qui faisait résonner en lui, après tant d’années, ces quelques mots et celui-ci en particulier ?