Qu’est-ce que j’apprends en lisant la correspondance entre Francis Ponge et Christian Prigent ? Que Ponge a donné à lire le mémoire universitaire de Prigent (consacré à l’oeuvre du poète du « parti pris des choses ») à Sollers et Kristeva ; que Prigent travaille à un numéro de revue dédié à Ponge ; que Prigent a rendu visite à ce dernier; que Prigent a rencontré les membres du comité de rédaction de la revue Tel Quel ; etc. Rien, ou quasiment rien, sur la littérature qui les occupe (juste Ponge : « mon travail constitue un apport aussi radical (pour le moins) que celui d’Artaud ou de Bataille à la mutation en cours »). Dans chaque lettre sont évoquées des opérations, des actions au sein d’une petite communauté littéraire, quelque chose comme un commerce de bien symboliques – avec pour objectif l’obtention de certains appuis, d’une reconnaissance.
Il y a quand même, en note de bas de page, ce passage du journal de Prigent (19 août 1969) : « Pour moi la poésie c’est du silence en ce moment. Mais j’apprends quelque chose de capital ».
l’échange se faisait en silence par les poèmes peut-être
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