La traduction comme une activité permettant de réveiller en soi certains mots de sa propre langue – en en précisant l’usage et le sens. Hier, le mot « souffreteux » dans Souvenirs du chemin de fer de Kalda : « Du bist oft krank » sagten sie mir « Du bist ein kränklicher Mann – « Tu es souvent malade » me disaient-ils « Tu es un homme souffreteux ».
Un matin, le chat blanc-beige à l’épaisse queue couché sur le toit ensoleillé du garage – un martin triste plonge plusieurs fois sur lui les ailes bien déployées en poussant des cris secs pour l’effrayer, jusqu’à ce que le chat décide de partir à pas lents (« pendant la saison de la reproduction, le martin triste est belliqueux »)
Toutes ces choses minuscules autour de soi qui peuvent composer, par le regard et l’écriture, un monde plus fabuleux et plus riche que toutes les constructions imaginaires.