Le frangipanier blanc au coin de la rue : donne toute l’année des fleurs blanches au cœur jaune – elles jonchent le sol, piétinées par les passants. La grande feuille de bananier qui pend le long du mur : devenue une figure familière qu’on reconnaît quand on passe à côté d’elle. L’agame (gros lézard) :Lire la suite « Carnets 474 »
Archives de l’auteur : Laurent Margantin
Carnets 473
Francis Ponge : « Que les choses, telles que nous les distinguons, reconnaissons – et telles que nous les aimons – que les phénomènes du monde physique, du monde dit extérieur, soient déjà des mots : voilà ce qui ne fait pour moi aucun doute ». Et : « Le fait de l’écriture (de la production, création textuelle,Lire la suite « Carnets 473 »
Carnets 472
« Suivre l’actualité » : s’accoutumer au mensonge comme moteur de l’Histoire. Il lui arrivait de rêver d’un « compagnon d’écriture ». Mais aucun nom et surtout aucun visage ne lui apparaissait – juste quelques mots plus vifs pour saluer le jour. Tu ne peux pas te représenter ce qu’est le ciel pour l’oiseau. Essaye quand même.
Carnets 471
Sentiment de joie quand la pluie s’abat violemment, tambourine contre les vitres et s’écoule bruyamment par les canalisations de l’immeuble : un autre monde sonore ! Après les giboulées : apparition de trois pailles-en-queue voltigeant devant les fenêtres, remontant dans le ciel puis redescendant au-dessus du boulevard, comme portés/emportés par les masses d’air qui balayentLire la suite « Carnets 471 »
Carnets 470
Dans l’allée menant à la cour de l’école : lignes tracées à la craie sur le bitume, lignes brisées partant dans tous les sens, dessinant un espace de jeu incompréhensible. La nuit venue, les fortes averses les effacent. Francis Ponge, prologue à La Fabrique du pré : « l’autocréation de l’individu lui-même dans sa ressemblance etLire la suite « Carnets 470 »
Carnets 469
Sur le rebord de la falaise, une maison blanche – deux fenêtres ouvertes sur le vide. Vies suspendues l’une après l’autre au-dessus du Bas-de-la-rivière. Sur la paroi rocheuse, des lianes aux fleurs roses qui viennent d’éclore. Un être qui t’ouvre grand son intelligence et te transforme : événement rarissime ! Goethe à Naples, 9 marsLire la suite « Carnets 469 »
Carnets 468
Plus que deux petites lumières rouges un peu tremblantes là-haut dans la brume. Est-ce que la nuit sera toujours plus obscure ? Assis devant la porte-fenêtre, tu distingues encore un peu les contours de ton corps. Considérer le lever du jour comme un phénomène surnaturel pour le voir vraiment ? Dante, L’Enfer, chant VI :Lire la suite « Carnets 468 »
Carnets 467
Tu t’assois à côté du sapin sur la terrasse comme s’il allait te raconter ta propre vie. Epinal en été : les eaux de la Moselle étaient très basses, deux hommes avaient installé une petite table et des chaises au milieu de la rivière et jouaient aux cartes les pieds dans l’eau (une image deLire la suite « Carnets 467 »
Carnets 466
Journal de Kafka, huitième carnet (août 1913) : « Vers le matin, tourments au lit. Vu comme seule solution de sauter par la fenêtre. La mère est venue à mon lit et m’a demandé si j’avais envoyé la lettre et si c’était la première version. J’ai dit que c’était la première version, mais encore aggravée. ElleLire la suite « Carnets 466 »
Carnets 465
Le petit-fils à son grand-père sami, menant les rennes à travers la toundra en été : – Tu sais quelle heure il est ? – Aucune idée. Mais je sais où je suis, et c’est l’essentiel. Bois de joli coeur, bois de nèfles, bois de sable, bois de corail, bois de Laurent Martin… Tu t’assoisLire la suite « Carnets 465 »