Le cauchemar : accélérateur d’images – l’information en continu : cauchemar éveillé. Il ne se lave pas les mains après avoir écrasé un moustique. Il se les désinfecte après avoir frôlé le corps d’un inconnu. Buissons, frondaisons agités par le vent – tout à coup on les voit ! Je suis vraiment réveillé si etLire la suite « Carnets 424 »
Archives de l’auteur : Laurent Margantin
Carnets 423
Silhouettes qui passent rapidement sur le parking, venant toujours du même point de l’autre côté du portail électrique – d’un coin d’ombre le long du mur. Quand elles marchent à moitié cachées par les voitures et les feuillages des petits palmiers, on reconnaît à peine un visage. Pressées semble-t-il de rejoindre le coin d’ombre deLire la suite « Carnets 423 »
Carnets 422
Novalis : « La poésie élève chaque individu à la totalité à travers une opération de connexion qui lui est propre – et si la philosophie, par sa jurisprudence, prépare le monde à l’influence des idées, alors la poésie est pour ainsi dire la clé de la philosophie, son but et son sens. Car la poésieLire la suite « Carnets 422 »
Carnets 421
Enfants lisant en plein air, à l’ombre des filaos, le Journal d’un jardinier de Lucien Suel : « C’est quoi une taupinière ? Et un lombric ? La sittelle torchepot, c’est un oiseau ? » – L’expérience de la poésie commençant par des questions précises sur la réalité. Couleur orangée du tronc du filaos sous l’écorce défaiteLire la suite « Carnets 421 »
Carnets 420
Novalis : « Quand la philosophie ne fait que tout ordonner, que tout poser, le poète défait tous les liens. Ses mots ne sont pas des signes généraux- ce sont des sons, des paroles magiques, qui font bouger autour d’eux de beaux groupes. Comme les vêtements des saints conservent encore des forces miraculeuses, certains mots sontLire la suite « Carnets 420 »
Carnets 419
Idéal de l’Etat : le règne des chiffres (« taux d’incidence », nombre de victimes du virus toutes les 24 heures, R0, etc.) – l’individu considéré comme une unité mathématique. L’oeil matinal sur le mur-écran n’apparaît plus. Nouvelle configuration de la lumière (retour à celle d’il y a exactement un an, quand j’ai commencé à me leverLire la suite « Carnets 419 »
Carnets 418
Paravents en verre installés à la terrasse du café : s’y reflétant, les voitures et les camions qui passent sur la route à côté te traversent. Depuis combien de temps as-tu le sentiment que leurs routes passent à travers toutes les maisons et tous les corps – qu’il n’y a plus de zones épargnées parLire la suite « Carnets 418 »
Carnets 417
Nous sommes peut-être les derniers hommes à faire l’expérience des interstices (ceux où vivent encore les oiseaux qui auront bientôt disparu des villes et de toujours plus d’espaces). Le badamier : branches solides, feuilles épaisses et résistantes groupées comme des boucliers en quinconce – prêt à affronter les prochains cyclones. Le bananier se soumet totalementLire la suite « Carnets 417 »
Carnets 416
A la nuit claire succède le jour obscur. Des gens assis à leur table comme des statues de cire. Des troncs noircis par la pluie, comme si ils étaient leurs propres ombres.
Carnets 415
Dans le champ de canne à côté : terre retournée, feuilles gisant sur le sol, groupes d’hommes qui les ramassent et font des ballots avec – tout, dans leurs gestes et leur voix, semble indiquer qu’ils sont heureux de travailler ensemble, qu’une bonne entente règne entre eux. De ce côté-ci, derrière le grillage, des hommesLire la suite « Carnets 415 »