Journal de Kafka : en une quinzaine de lignes, la liste de toutes les erreurs commises lors de son voyage en Allemagne en juin 1914 (pris le mauvais tramway, arrivé trop tard à l’auberge, Felice avait déjà appelé, etc.) et aussi bref et fragmentaire soit-il, ce récit de voyage gagne en réalité et en authenticité.Lire la suite « Carnets 371 »
Archives de la catégorie : Carnets
Carnets 370
Ces mots au réveil : « L’eau du lac de Mémoire ». Je me suis aussitôt souvenu qu’il s’agissait d’un fragment de vers orphiques traduits par Marguerite Yourcenar, un ami aimait réciter le poème il y a des années de cela : « Sur le seuil de la porte noire, / A gauche, au pied d’un peuplier, /Lire la suite « Carnets 370 »
Carnets 369
L’année commence avec l’apparition de l’ange kafkaïen (l’ange de la littérature ?) : « Je baissai le regard. Mais quand je le relevai, l’ange était certes encore là, suspendu assez bas sous le plafond qui s’était refermé, mais ce n’était pas un ange vivant, c’était seulement une figure en bois à la proue d’un navire, commeLire la suite « Carnets 369 »
Carnets 366
L’homme, à propos d’un mort loin d’ici : « Il y a longtemps, il est passé par chez nous. » Large allée bordée par un bâtiment administratif flambant neuf et des immeubles d’habitation – deux vieux manguiers au tronc puissant, quelques fruits oranges éclatés sur le sol – deux statues anciennes socle délabré pierre blanche sale :Lire la suite « Carnets 366 »
Carnets 364
Dans mon dos, une voix sans visage : « L’instant T il me nourrit pas. L’avenir me nourrit. Je suis un stratège. » Je dessine la montagne – et c’est aussi la colline, le village et le clocher qu’on voyait depuis le jardin de F que je dessine. (Morvan, années 70-80) Quand j’écrivais dans la journée, jeLire la suite « Carnets 364 »
Carnets 363
Aube : roucoulement plus sonore de la tourterelle – pour saluer la nouvelle journée ? Jardin de l’Etat : un rassemblement de pigeons se forme devant le banc où je suis assis. Je n’ai rien à leur donner et ils restent quand même, les yeux fixés sur moi. Tout à coup, l’un d’entre eux, plumageLire la suite « Carnets 363 »
Carnets 362
Un homme assis à la terrasse du RG : se tourne vers une femme assise à une autre table, la salue et lui dit : « Vous m’avez sauvé la vie plusieurs fois ». Plus tard, quand elle passe près de lui : « Merci pour la relaxe ». Une existence poétique sans validation sociale d’aucune sorte. Écrire pourLire la suite « Carnets 362 »
Carnets 359
Nouvelles variations du jour. Les arbres aux fines branches blanches teintées de minuscules points rouges – là-bas, sur le flanc de la montagne – vision calme. Le flamboyant : au milieu de ses fleurs rouges, les fruits morts de la saison passée (grands haricots noirs recroquevillés). Le pays du conte : quand le réel autourLire la suite « Carnets 359 »
Carnets 358
Elle disait : quand le soir vient, je suis heureuse de passer d’un masque qui couvre ma bouche et mon nez à un masque qui couvre mes yeux. Aube : le jeune homme assis sur la barrière métallique dans la rue déserte. Tête baissée, il n’attend personne. Plus tard, le vieil ouvrier qui, pour régulerLire la suite « Carnets 358 »
Carnets 357
J’ai traduit ces deux passages du Journal de Kafka (suite du septième carnet) : Nous ne supportions pas un seul instant d’être à la maison. Nous savions qu’on allait nous chercher. Mais même quand c’était le soir, nous nous sauvions malgré tout. Notre ville était entourée de collines. C’est sur ces collines que nous grimpions.Lire la suite « Carnets 357 »