C’était l’oiseau silencieux, le seul. Il était posté sur un poteau à l’entrée du parking d’un immeuble, c’est là – éloigné d’une dizaine de mètres – que je l’ai observé pour la première fois. Un martin pêcheur, me suis-je dit, étonné de le voir si loin d’une rivière, d’un fleuve ou d’un point d’eau. Hier,Lire la suite « Carnets 36 »
Archives de la catégorie : Voyages
Carnets 35
Et tout a coup il eut un visage. Bibliothèque: enfants au rez-de-chaussée, retraités au sous-sol. L’enfant: me réapprend à parler. Handke: « Trois cendriers empilés sur un jukebox », un espace et: « Dans le silence du dimanche, le léger bruit d’un escargot tombant d’une feuille ». La fin du monde dure longtemps.
Carnets 34
Handke: le poétique comme « tranchée vers le divin » – et là je décroche. Apparition des corbeaux, et dans le bus la grosse femme dans sa vieille robe à fleurs qui pose toujours la même question au chauffeur (question que je ne parviens pas à comprendre, comme dans un rêve). J’écris à MF, philosophe allemand, etLire la suite « Carnets 34 »
Carnets 33
Quelques corbeaux croassant dressés sur les lampadaires du parking en face du shopping center, et le poème de Georg Trakl: Au-dessus du coin noir se hâtentA midi les corbeaux, poussant de durs cris.Leur ombre passe à côté de la biche,Et parfois on les voit faire une halte, moroses. O comme ils gênent le silence brunOùLire la suite « Carnets 33 »
Carnets 32
Le vieil homme à côté de moi: assis sur le même banc face à la mer. Il regarde sur son téléphone la catastrophe en cours (les catastrophes ?). Les veines noires au niveau du genou droit. Son chien (un cocker) assis à ses pieds le rebranche de temps en temps à la vie immédiate etLire la suite « Carnets 32 »
Carnets 31
En route pour l’ancienne maison de mes grands-parents dans le Morvan. Mais tout nous retardait: la visite d’une autre maison, moderne et déserte, la course de l’enfant à travers les pièces, enfin la nuit vint, réduisant à néant le désir de retourner à la source de l’enfance. Les deux ginkgo biloba du jardin botanique deLire la suite « Carnets 31 »
Carnets 30
Le grand chien (déjà âgé : poils blancs sur le museau et le crâne) tenu en laisse par une femme blonde d’une soixantaine d’années. Elle attend que le feu passe au rouge pour traverser la rue, lui se tord dans tous les sens en tournant la tête à la recherche d’un animal de son espèce.Lire la suite « Carnets 30 »
Carnets 29
Le dessin – pas pour copier le réel et en donner une image la plus fidèle possible – mais un exercice de vision – tout ce que tu ne vois pas quand tu ne dessines pas – tout ce que tu vois quand tu dessines. Même chose pour la traduction: tout ce que tu neLire la suite « Carnets 29 »
Carnets 28
Sydney, Wyanyard Square – un ibis court, un os de poulet dans le bec, récupéré dans une poubelle. « En Egypte, l’ibis était un oiseau sacré, vénéré et souvent momifié comme symbole de Thot, dieu de l’écriture. » Ciel et terre rouges vif à Mallacoota, à 400 kilomètres au sud (photo en ligne). Si je parle iciLire la suite « Carnets 28 »
Carnets 27
Sept heures du matin: un soleil orange flou dans le ciel enfumé. Sydney: femmes brunes vêtues de noir. Etrange quartier de Paddington (alignements de minuscules maisons de l’époque victorienne). On se demande si ces maisons sont habitées quand quelqu’un sort de l’une d’entre elles sans même vous voir. Paddington Street: rue bordée de vieux platanesLire la suite « Carnets 27 »